Qui êtes-vous ?

mercredi 6 février 2008

"Les ...A, Léa" Extrait 2

[...] Léa sort de derrière le paravent. Elle contemple le bordel : Quelle horreur ! Heureusement que je ne suis pas maniaque comme ma mère !
Elle range tout. Le téléphone sonne.
Aïe, putain, ma tête !

Elle voit quelque chose sous le lit. Elle va le chercher ; c’est un ballon en plastique. Elle le gonfle. Elle le met sous son t-shirt et se regarde dans le miroir.
Steven, Thierry, Robert, Julio, Georges, Marcel… Si je vous ai réunit, tous, ici, ce soir, c’est pour savoir lequel d’entre vous m’a engrossé. Qu’il se dénonce !
Bien sûr, je désire cet enfant ! Mais la moindre des choses serait que je sache qui est le père !
Non Robert, toi ce n’est pas possible, on n’a jamais couché ensemble !
Julio ! Attends ! Où est-ce que tu vas ? J’ai toujours rêvé d’avoir un petit espagnol !
On habitera à Malaga, sur les toits, avec vue sur la mer… On amènera Xiquito au Zoo ! Il s’épanouira comme de l’herbe au soleil !… Oh oui ! Oui, Oui, OUI ! Julio, c’est toi que j’ai choisi ! Tu seras le père de mes enfants !
Steven, tais-toi ! C’est trop tard !... Arrête, Steven ! C’est fini entre nous ! Tu comprends pas ou quoi ? Shut up, Steven ! Oui, on s’aimait… oui, on baisait comme des phoques… mais justement ! Depuis ton séjour en Alaska, tu n’es plus le même ! Ne fais pas ces yeux de merlan frit ! Je vous ai vu vous enculer, toi et Joseph !
Allez ! Viens m’épouser, mon Julito !
Elle danse et chante (« Amor, Amor, Amor » de Julio Eglesias).

Ha ! Je suis fatiguée… il fait chaud ici ! Et puis, ça pu ! Ça fait trois semaines que t’as pas changé tes chaussettes ou quoi ?... Quoi, je suis agressive ? Excuse-moi Julio, mais là j’ai envie de vomir…ha, j’ai plus de force… J’ai faim… et va dire au voisin d’arrêter de fumer, ça sent jusqu’ici, c’est mauvais pour le bébé ! Ha, Je me sens mal … Mais pourquoi tu m’apportes des fraises ? J’ai envie d’un hot dog avec beaucoup de moutarde. Non, mais… ne va pas me chercher un hot dog ! C’n’est pas sain pour le bébé, vaut mieux que je mange des légumes !… Oui ! Si tu veux, fais moi des carottes !... ouais, ça rend aimable … Lave-les bien avant ! Si tu veux, pour être sûr, t’as cas les faire tremper dans du vinaigre ! Aïe ! J’ai mal au ventre, c’est pas normal ! Elle se touche le ventre. C’est bizarre, je sens pas mon bébé…Hier, je sentais des petits trucs, comme des petites bulles qui explosent…et aujourd’hui, rien. Non, y’a quelque chose d’anormal. Et puis, j’ai tout le temps soif, ça aussi c’est bizarre ! A tous les coups, je fais du diabète gestationnel…
Ha ! J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre !
Je sais. Être enceinte, c’n’est pas une maladie. Mais si, je suis super heureuse !
Elle se met à pleurer. Je sais pas ce que j’ai, je sais pas … tu crois que je vais y arriver ?
[...]
Dernières rectifications : septembre 2006
Dépôt SACD n°196037

Bali




photos : Priscilla Lopes Berges - juillet 2006





mardi 5 février 2008

"Les...A, Léa" monologue théâtral, Extrait 1

(...) J’ai peur du noir. J’ai peur des petites bêtes qui grouillent, j’ai peur qu’elles me rentrent dans le sexe … J’ai peur de l’avion, des attentats, des pervers … J’ai peur de la pneumopathie atypique, de la légionellose, du sida, du cancer, de l’hépatite…J’ai peur d’attraper la sclérose en plaque si je me fais vacciner contre l’hépatite… J’ai peur des maladies en général… J’ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir… J’ai peur de ne pas être aimée… J’ai peur des microbes, des détergents, de la nourriture périmée, des saumons d’élevage… J’ai peur qu’il y ait du pipi de rat sur ma canette de coca… J’ai peur des requins, des couteaux pointus, de la cigarette, de la pollution. J’ai peur de la fonte des glaces au Pôle Nord, j’ai peur que les pingouins ne puissent plus se reproduire. J’ai peur de la télévision…Surtout le soir, à 20 heures. J’ai peur que ça m’arrive à moi aussi… de me faire écraser, violer, assassiner… alors, que je suis tranquillement assise sur mon canapé…J’ai peur de ne pas pouvoir supporter le poids de tout le malheur du monde. J’ai peur d’agir, j’ai peur de ne rien faire. J’ai peur que ça empire… J’ai peur d’éteindre la télé, d’éteindre la lumière…J’ai peur de la vérité, mais j’ai peur de ne jamais la connaître… J’ai peur de la solitude, mais j’ai peur des gens. J’ai peur d’oublier, d’être oubliée… J’ai peur de mourir.
J’ai peur de devenir folle ! AAAaah ! Je veux vivre, j’ai envie de vivre !! Seigneur, aidez-moi !
On étouffe ici ! De l’air, j’ai besoin d’air !
Elle va à la fenêtre. Elle l’ouvre. Musique d’accordéon.

« Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale. […] Je mourrai d’une jambe arrachée par un rat géant jailli d’un trou géant. Je mourrai de cent coupures. Le ciel sera tombé sur moi ; ça se brise comme une vitre lourde.
[…] Je mourrai nu, ou vêtu de toile rouge, ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir. […] Je mourrai de voir torturer des enfants et des hommes étonnés et blêmes. Je mourrai rongé vivant par des vers. […] Et puis quand tout sera fini, je mourrai. » Boris Vian.
Elle sourit.
Dans une vie antérieure, j’étais un saule pleureur... Je n’acceptais pas ma condition d’arbre. Je souffrais d’être enraciné au sol. Alors, je pleurais, je pleurais … Je ne m’apercevais pas que mes branches flottaient dans le ciel …
A partir de quelle hauteur commence le ciel ?
Les nuages sont dans le ciel … les avions, les ballons qui s’envolent …
Quand j’étais petite, je pensais que le ciel commençait là où il devenait bleu… mais je sais maintenant que ce n’est qu’une illusion de nos yeux !
Moi, je pense que le ciel commence là où la terre se termine, c'est-à-dire sous la semelle de mes chaussures !

Le téléphone sonne. Elle reste là où elle est, les yeux dans le vague.

Si Dieu existe, Dieu est un puzzle.
On est tous…chacun… un petit bout… de Dieu…
Elle sourit.
À nous tous, nous formons quelque chose d’extraordinaire !...
Pourquoi ça ne me suffit pas ?... être le maillon d’une chaîne… c’est beau quand on y pense. Pourquoi j’ai envie d’être unique, importante ? Quel est ce besoin de vouloir sortir de la masse ? Oh, je sais ! Je suis minuscule, mais je sers à quelque chose qui me dépasse ! Il n’empêche que je préfèrerais être une tornade au Texas plutôt que le battement d’aile d’un papillon au Brésil. Une tornade, on en parle dans les journaux !

Elle va derrière le paravent. On l’entend uriner puis forcer pour essayer de sortir autre chose…Plouff… Merde, y’a plus de PQ ! Elle sort péniblement son bras et sa tête de derrière le paravent pour attraper un journal laissé par terre. Bruit de chasse d’eau.(...)
Dernières rectifications : septembre 2006
Dépôt SACD n°196037

by Sarah-Laure









Scéance photo: Paris 2004
Photographe: Sarah-Laure Estragnat



lundi 4 février 2008

Baroque

Definition du Micro Robert:
Qui est d'une irrégularité bizarre ; Biscornu, Etrange, Excentrique.
Qui est à l'opposé du classicisme, laisse libre cours à la sensibilité, la fantaisie.

dimanche 3 février 2008

Petites Lettres pour dire Bonjour

PLB...
Produit Littéraire Brut ; Pensées Librement Bancales ; Peintures Lyophilisées Buvables ; Poésie Lyrique Bucolique ; Prose Lacrymogène Burlesque ; Photo Littéralement Binoculaire ; Passion Lucide Bohémienne ; P'tit Lutin Bloggeur ; Pastel Label Beau ; Petit Légume Bio ; Pourquoi Larguer des Bombes?...Parfois La terre n'est pas Bien ronde...Pook, Look, Book ; Plongez dans L'eau Bleue ; Premières Lueurs de Bonheur...